Anatomie des repas de famille
Découvre le fonctionnement du système familial, ce qui fait que les repas de famille sont souvent sous haute tension et comment les aborder plus sereinement.
Cher toi,
Nous voici le 9 janvier et je profite de ce premier mail de 2024 pour t'adresser mes meilleurs vœux pour ce nouveau chapitre - avant de rentrer dans le vif du sujet : le nouvel épisode de podcast.
Généralement, je suis toujours tardive dans cet exercice. Certainement parce je suis plus système 2 que système 1 : j’ai besoin d’alimenter ma réflexion et de digérer mes idées. Je ne ressens pas d’urgence à m’exprimer dans un tempo imposé.
Toutefois, j’aime particulièrement ce moment de l’année car il est symbole de transition et donc d’inconnu et de (re)nouveau.
Si je ne t’ai pas écrit ici ou sur Linkedin, j’ai été plus active sur Instagram où j’ai posté pendant 12 jours une série de réflexion guidée. Cet exercice m’a permis de faire le bilan de 2023 et de poser mes intentions pour l’année à venir. Si cela t’intéresse, tu retrouveras tous les posts sur mon compte et si tu préfères la version pdf complète, envoie- moi un mail.
Outre cette introspection, j’ai beaucoup lu pour me nourrir et pour m’aider à réfléchir à ce que je voulais te souhaiter pour 2024. Chaque année, je tiens à partager avec toi une intention particulière.
Et comme souvent, quand on ne force pas les choses, les connexions se font. Mon diapason intérieur a sonné deux fois ces quelques jours et mes deux souhaits sont limpides.
Premier voeu : que tu chérisses ton attention comme ton plus grand trésor
Je suis totalement alignée avec le texte du compte IG Humans of New York dont voici le post inspirant. Pour ceux qui ne lisent pas l’anglais, en voici les grandes lignes.
Sur quoi choisis-tu d’arrêter ton attention ? Cette question est clé car tout ce sur quoi tu concentres ton attention s’amplifie et croît.
Si cette loi est universelle et se retrouve dans de nombreux proverbes populaires, elle est aujourd’hui une urgence. En effet, les algorithmes des réseaux sociaux, l’IA sont conçus pour observer de manière obsessionnelle ce sur quoi tu portes ton attention et te le resservir inlassablement dans un seul et unique but : te faire passer le maximum de temps derrière l’écran. En aucun cas, ils ne cherchent à te rendre meilleur.e. En aucun cas, ils ne se soucient de tes faiblesses, de tes insécurités, de tes angles morts, de tes préjugés, de tes addictions.
Impossible en lisant ce texte de ne pas faire le parallèle avec la photo du nouvel an sur les Champs Élysées, relayée par de nombreux médias avec l’interrogation d’une bascule dystopique.
Rassure-toi si tu ne connais pas le terme, j’ai dû chercher aussi : il s’agit d’un moment où une situation ordinaire bascule vers quelque chose de plus sombre. Par exemple, cette image nous semble tout droit sortie d’un mauvais film de science-fiction où la technologie aurait envahi et dominerait les expériences humaines. On préfère observer les choses derrière son écran plutôt que de les vivre pleinement.
Ainsi, mon premier souhait est que tu réfléchisses et fasses extrêmement attention à ce à quoi tu prêtes ton attention. En 2024, les algorithmes vont encore plus te montrer du contenu similaire à ce que tu as choisi de regarder. Choisis avec soin. Et si, à un moment donné, tu te rends compte que ce n'est plus toi qui choisis, fais une pause. Éteins ton écran.
Si tu as envie de creuser cette réflexion et d’avoir des conseils concrets, je te conseille la newsletter Les écrans de la discorde que vient de lancer ma chère Julie, passionnée par le sujet.
Ce n’est pas fini. J’ai un deuxième vœu pour toi. En plus de réfléchir à ce sur quoi tu veux porter ton attention, je t’invite à diriger toute ou une partie de ton attention sur une chose plombante que tu mets toujours sous le tapis.
2ème voeu : que tu fasses le travail sur toi que tu refuses toujours de faire
En ouvrant la newsletter de Gregory Pouy, hôte de l’excellent podcast Vlan, cette citation de Dipen Parmar a profondément résonné.
« La magie que vous cherchez se trouve dans le travail sur vous-même que vous refusez de faire ».
Elle fait écho à tout ce que j’ai pu te partager avec la psychogénéalogie mais aussi, de manière plus large, à la mission qui m’anime moi et mes consoeurs & confrères coachs.
Réduire le décalage entre ce que tu souhaites et ce que tu fais pour réussir à l’atteindre.
Pour cela, il est souvent nécessaire d’aller fouiller là où tu as peur d’aller. C’est éprouvant, mais c’est courageux et transformateur. Ne choisis pas la facilité, choisis la liberté !
Un nouvel épisode pour te donner encore plus de clés
Quand je t’écris et que j’enregistre un épisode de podcast, c’est le focus sur lequel je porte mon attention : te donner un maximum de réflexions et d’outils pour que tu puisses devenir l’architecte de ta vie.
Ce nouvel épisode ne fait pas exception à la règle. Initialement, je voulais le publier avant les fêtes mais au final, c’est très bien comme cela. Ton expérience est encore fraîche et tu vas pouvoir aussitôt mettre en pratique tout ce que je te propose.
L’épisode est plus technique que les précédents mais j’ai essayé de le rendre aussi digeste que possible. N’hésite pas à faire une pause entre les parties. Par ailleurs, tu trouveras ci-dessous non pas un résumé mais des notes détaillées pour pouvoir aller plus loin si tu le souhaites.
Si cette exploration t’a touché.e ou interpellé.e, n'hésite pas à me partager tes découvertes et tes réflexions en répondant simplement à cette newsletter. Sinon, dis moi simplement merci en appuyant sur le coeur ❤️ en bas de cette newsletter. Pour moi, cela veut dire beaucoup !
Je te souhaite une excellente semaine & me réjouis de te lire !
Hélène
Notes détaillées & ressources
Intro
L’extrait de la bande annonce du film Un conte de Noël, réalisé par Arnaud Desplechin, illustre comment les repas de fêtes de famille mêlent joie, rancœur et tensions, révélant les dynamiques et les rôles familiaux. En effet, il ne s’agit pas uniquement de partager de la nourriture, la commensalité, mais aussi des histoires, des souvenirs et des émotions.
L'objectif de l'épisode est d'explorer la dynamique familiale pour comprendre pourquoi ces rassemblements sont souvent sous haute tension et de trouver des moyens de ramener la joie et le partage au centre de la fête.
« La vraie découverte ne consiste pas à trouver de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »
— Marcel Proust
I. Un peu de sociologie, d’anthropologie et de psychologie
L'objectif de cette première partie est de poser un cadre et de définir les concepts clés. Tu trouveras tous les concepts plus en détails ici.
Dans le le podcast, je les ai résumés et simplifiés un maximum pour que cela reste digeste.
1) La famille à la loupe de l’anthropologie
Le concept de la famille est complexe et sa définition va bien au-delà de la simple notion de liens de sang ou d'alliance juridique.
Quels sont les liens qui nous unissent ?
Est-ce le devoir, l'amour, les habitudes ?
Qui fait partie de notre famille ?
Claude Lévi-Strauss, figure notable de l’anthropologie, a largement contribué à la compréhension des systèmes de parenté. Ces travaux montrent l'universalité des liens familiaux malgré la diversité de leur expression.
Voici l’extrait de son interview sur l’émission Apostrophes.
Toutes les sociétés ont un système de parenté, certes avec d'innombrables variantes mais un point commun : fonctionner en système.
2) La famille comme système
Le concept de la famille est complexe et sa définition va bien au-delà de la simple notion de liens de sang ou d'alliance juridique. Ce n’est pas un fait de nature, mais plutôt un fait culturel : un système de valeurs, de règles et de devoirs.
Apparues dès la fin des années 1940, les approches systémiques englobent diverses écoles de pensée qui ont pour postulat que les comportements individuels ne peuvent être pleinement compris sans prendre en compte le système familial dans son ensemble.
Les concepts clés des approches systémiques
Mon objectif ici est n’est pas de te faire un cours de systémique avancée, ce qui nous prendrait des années, mais de t’éclairer sur quelques concepts clés afin de pouvoir ensuite comprendre ce qui se joue.
— Organisation en sous-systèmes
En tant que système particulier, la famille peut être définie comme un « groupe de personnes affiliées par consanguinité, par affinité ou cohabitation [et] permettant d’assurer le développement et la socialisation des enfants ». On distingue généralement trois sous-systèmes constituant la structure interne de la famille.
Le système familial est par ailleurs un système ouvert, c’est-à-dire qu’il est en interaction constante avec l’environnement dans lequel il évolue.
— Les différents cycles de vie de la famille
Les familles, à l’instar des individus, traversent différents cycles de vie, chacun nécessitant une adaptation du système familial. On distingue 7 étapes majeures.
Chaque famille réagit au passage des cycles de vie selon le mode de fonctionnement qu’elle a développé pour faire face aux changements. On peut distinguer 4 grandes catégories de familles :
les familles flexibles (négociation possible selon le contexte),
rigides peu de variations d’une situation à l’autre),
« laissez-faire » (absence de contrôle, chacun fait ce qu’il veut)
et chaotiques (changement imprévisible entre les 3 premières formes de contrôle).
— Les six dimensions du système familial
Pour comprendre le fonctionnement de ce système, le modèle de McMaster est un cadre conceptuel aidant qui se base sur six dimensions.
Première dimension clé : la communication
La communication consiste en la capacité des membres de la famille d’échanger l’information, qu’elle soit factuelle ou affective. Les méthodes de communication varient selon leur caractère plus ou moins direct (à l’inverse d’indirect) et clair (versus masqué).
Deuxième dimension : l’expression des sentiments (réponse affective)
C’est la manière dont une famille exprime ses émotions face aux événements de la vie, autant en qualité (émotions positives et négatives) qu’en quantité (intensité de la réaction). Idéalement, ces réponses affectives doivent trouver une expression appropriée en qualité et en quantité par rapport au stimulus initiateur.
Troisième dimension : la résolution de problèmes
C’est la capacité à identifier, discuter et résoudre les problèmes de manière efficace. Les familles qui gèrent bien cette dimension sont capables de travailler ensemble pour trouver des solutions, souvent en faisant preuve de créativité et en prenant en compte les besoins et opinions de chacun.
Définition du problème
Communication du problèmes aux ressources appropriées
Recherche de solutions
Prise de décision
Action
Contrôle de l’action
Évaluation
Quatrième dimension : les rôles familiaux
Les rôles familiaux sont définis comme les comportements récurrents que vont adopter les individus pour assurer le maintien des réponses familiales. Il peut s’agir du rôle d’apporter les ressources essentielles (argent, logement, nourriture, etc.), de garantir l’éducation ou de prodiguer des soins (physiques comme affectifs) mais il peut aussi s’agir d’un rôle pathologique.
Parmi ces rôles on trouve :
Le parent nourricier : fournit soins et soutien émotionnel.
Le parent autoritaire : établit les règles et maintient la discipline.
L'enfant responsable ou le héros : souvent l'aîné, assume des responsabilités pour aider la famille.
L'enfant rebelle ou le bouc émissaire : exprime le mécontentement familial à travers des comportements difficiles.
L'enfant soignant : prend soin des besoins émotionnels des autres.
La mascotte ou le comique : utilise l'humour pour alléger les tensions familiales.
Le rêveur ou l'isolé : souvent à l'écart, évite les conflits.
Ces rôles peuvent être assignés de manière explicite ou émerger naturellement. Certains de ces rôles, comme le « héros » de la famille ou le « bouc émissaire », peuvent avoir des implications profondes pour l'individu et pour la dynamique familiale. Nous y reviendrons plus en détail dans la seconde partie avec un exemple.
Cinquième dimension : l’investissement affectif
Le modèle de McMaster identifie sept styles d'investissement affectif dans les familles, classés selon le degré d'intérêt porté les uns aux autres. Ces styles s'étendent de l'absence d'investissement, où les membres s'ignorent, à un investissement symbiotique, caractérisé par une fusion excessive des individus.
Sixième dimension : le contrôle des comportements
C’est la capacité de la famille à rester unie et solidaire face aux changements et aux défis, tout en étant suffisamment flexible pour s'adapter à de nouvelles situations. Dans cette sphère, un ensemble de règles établies régissent les interactions des membres entre eux ainsi que leurs rapports au monde extérieur à l’unité familiale et se voient appliquées selon un cadre pouvant être rigide ou souple, consistant ou non.
La famille est une structure avec des frontières (définition claire des limites) et des sous-systèmes (conjugaux, parentaux et fraternels) qui doivent pouvoir répondre autant aux exigences provenant des pressions externes (l'évolution de la société) qu'internes (l'évolution de chacun, de l'enfant à l'adulte).
« La fonction des frontières est de protéger la différenciation du système. Chaque sous-système familial a des fonctions spécifiques et adresse des demandes spécifiques à ses membres. Le développement des compétences interpersonnelles acquises dans ces sous-systèmes dépend du degré auquel chaque sous-système maintient son autonomie en se protégeant de l'ingérence des autres sous-systèmes. »
3) Homéostasie & loyauté familiale
L'homéostasie familiale fait référence à la tendance d'un système familial à maintenir un équilibre et une stabilité constants. Le système familial tourne sur lui-même, avec ses routines et ses règles, conscientes ou inconscientes, qui aident à préserver cet équilibre.
Cela peut être bénéfique lorsqu'il s'agit de fournir un environnement stable et prévisible. Cependant, cela peut aussi empêcher le changement et l'évolution, en particulier lorsque les dynamiques existantes sont dysfonctionnelles.
La notion de loyauté familiale, introduite par Ivan Boszormenyi-Nagy, se réfère aux engagements invisibles qui lient les membres d'une famille. C’est faire passer les intérêts de ceux qui nous ont aidés avant ceux des autres.
Ces loyautés, souvent inconscientes, peuvent influencer les comportements et les choix de vie. Par exemple, un individu peut inconsciemment choisir une carrière ou un partenaire de vie pour satisfaire ces loyautés familiales invisibles.
Tant que nous n’avons pas à choisir entre deux personnes ou deux groupes, il n’est pas possible de mettre en évidence notre loyauté, elle reste invisible.
Référence : il s’agit d’un extrait issu de l’épisode 6 de la saison 2 de la série Succession
II. Ce qui se joue pendant les repas de famille
L'objectif de cette seconde partie est de comprendre pourquoi ces moments sont particulièrement tendus et riches en sentiments ambivalents.
1) Idéalisation et attentes irréalisables
La perception fantasmée des repas de famille, influencée par la culture populaire, crée des attentes irréalistes, contrastant avec la complexité réelle des relations familiales.
Le tableau de Norman Rockwell Freedom from Want en est un bon exemple. Il se veut la quintessence du repas familial parfait : des sourires radieux, une dinde dorée, une atmosphère chaleureuse.
Cette image idéalisée des repas familiaux est omniprésente. Pourtant, elle n’est pas du tout représentative d’une réalité familiale bien plus complexe.
Le sociologue David Popenoe a étudié ce concept de famille parfaite dans les médias. Selon lui, cette représentation idéalisée crée des attentes irréalistes. Elle nous fait croire que nos propres familles sont défaillantes si elles ne correspondent pas à ces standards.
Mais pourquoi ce décalage entre la réalité et la représentation médiatique ? En partie, c'est une question de confort. Ces représentations offrent une échappatoire, un monde idéal où nous pouvons nous réfugier. Mais elles peuvent aussi être une source de frustration, car elles établissent des normes auxquelles il est difficile, voire impossible, de se mesurer.
2) Poids des rôles de composition
Les repas familiaux sont souvent le théâtre où se jouent des rôles préétablis.
Repense à ton dernier repas de famille (tu peux également reprendre l’exercice de la table proposé dans la newsletter précédente).
Comment s’est-il passé ?
N’as-tu pas eu l’impression de te retrouver au cœur d’un scénario écrit d'avance où chacun semblait jouer un rôle attribué ?
Qui a décidé de ces rôles ?
Et pourquoi, parfois, ces rôles nous font-ils nous sentir mal à l'aise, voire étouffés ?
Chaque membre de la famille, souvent inconsciemment, endosse un rôle qui peut remonter à l'enfance, comme celui de la fille toujours attentionnée ou du fils plaisantin. Ces rôles, qui ont pu être un temps avec nos moyens être nécessaires pour maintenir l'harmonie, peuvent s'avérer étouffants et source de malaise et être à l’origine de relations dysfonctionnelles.
3) Relations dysfonctionnelles
À ce titre, une des scènes de repas familial dans le film American Beauty permet de mettre en lumière les dynamiques familiales toxiques.
Trois personnages sont présents : un père en crise, une mère obsédée par les apparences, une adolescente en quête d'identité.
Quelques termes clés & non définis dans la partie I.
La triangulation se produit lorsqu'une troisième personne est impliquée dans une relation dyadique conflictuelle pour réduire la tension. Cela crée souvent un déséquilibre et peut entraîner des problèmes supplémentaires.
Le cut-off se réfère à la mise à distance émotionnelle, où un individu se retire de la dynamique familiale, souvent pour échapper au conflit ou au stress.
L'hypofonctionnement survient lorsqu'un membre de la famille ne remplit pas adéquatement son rôle, laissant un vide dans le système familial.
L'hyperfonctionnement, à l'opposé, se produit lorsqu'une personne prend trop de responsabilités ou de rôles, souvent pour compenser le manque d'engagement ou l'absence d'autres membres de la famille.
4) Appartenance et identité
Pour certains, ces repas sont un rappel de leur appartenance à un groupe, à une histoire. Pour d'autres, ils soulignent un sentiment d'étrangeté ou de désaccord avec les valeurs familiales. Cela peut amener à des réflexions profondes sur l'identité personnelle et le désir de se distancer de la famille.
L'individuation et la différenciation au sein d'une famille sont des processus clés pour le développement personnel. Cependant, ces processus sont aussi les causes des problèmes dans les dynamiques familiales, surtout quand ils sont entravés.
Dans les dynamiques familiales, le rôle de "mouton noir" ou de "rebelle" est souvent attribué à un membre de la famille qui dévie des normes et des attentes familiales. Cette personne est perçue comme différente, souvent en opposition avec les valeurs familiales, et peut être marginalisée ou critiquée pour son comportement ou ses choix de vie. Notons que ce rôle peut être source de conflits, mais aussi de transformation, car le "mouton noir" remet en question les dynamiques établies, pouvant conduire à une prise de conscience ou à un changement au sein de la famille.
III. Naviguer sereinement dans la complexité du système familial
Objectif : apporter des pistes de réflexion et solutions pour dédramatiser ces moments sous haute tension et retrouver du plaisir et de la sérénité. Retrouver le sens de la fête et faire famille dans le bon sens du terme.
1) Reconnaître et accepter la réalité
Les repas de famille, en particulier pendant les fêtes, peuvent être des moments de confrontation émotionnelle intense. Il est essentiel d'abord d'accepter la réalité de ces réunions, y compris ce que nous n'avons pas eu et ce que nous ne pouvons pas avoir. Il est tentant d'adopter une stratégie de type "Disneyland", espérant que tout s'améliore miraculeusement. Cependant, cette approche est souvent une solution à court terme qui ne résout pas les problèmes sous-jacents.
2) Stratégies pour gérer tes émotions
— Faire le bilan de ton vécu réel et réfléchir à tes attentes
Avant de se rendre à un repas familial, il est utile de prendre un moment pour réfléchir à tes propres attentes et préparer ton état d'esprit. Cela inclut de reconnaître les dynamiques familiales et de s'interroger sur ce que tu souhaites réellement obtenir de ces retrouvailles.
Es-tu là pour créer des souvenirs pour tes enfants ?
Es-tu là pour faire semblant ? Pour régler des comptes ?
Pour rejouer le même scénario inévitablement ?
Pour cela, je t’ai préparé dans le document ci-dessous une analyse guidée que tu peux associer avec la théorie des cercles d’influence développée dans l’épisode 2 et avec ce protocole détaillé.
— Définir tes limites
Il est crucial de définir tes propres limites et de décider à l'avance de la manière de réagir aux situations potentiellement difficiles. Cela peut impliquer de se retirer de certaines conversations ou de choisir de ne pas réagir à des provocations. Il est important de décider quelles sont les batailles qui méritent d'être menées. Parfois, laisser passer de petites irritations peut préserver l'harmonie globale.
— Prendre les devants & communiquer en amont
Certains de mes coachés me disent qu’il y a une durée optimale pour rester en famille. Cela peut être 3 jours, pour d’autres c’est un repas. Pourquoi, la prochaine fois, ne pas mettre en pratique cette intuition et constatation. Préviens suffisamment à l’avance.
De même, tu peux clairement dire que tu ne souhaites pas aborder un sujet particulier et présenter tes attentes. Tu peux également demander à ne pas être placé à côté d’une personne.
— Observer versus réagir
Adopter une position d'observateur peut aider à gérer tes émotions. Cela implique de reconnaître les déclencheurs émotionnels sans y réagir immédiatement, permettant ainsi une réponse plus réfléchie et mesurée.
Interrompre, soupirer, accuser sont autant de signes d’attaque personnel et tout être humain confronté à ce type de réaction va se fermer à tout argument logique. On appelle cette réaction : la réactance.
Quand une personne aborder un sujet qui te crispe, rappelle toi les choses suivantes : tout le monde n’a pas le même degré d’information & de compétences => ton job n’est pas d’éduquer les autres, surtout si on ne te demande rien ;
le consensus n’est pas un pré-requis pour passer un bon moment ;
peut-être peux-tu apprendre ou comprendre qqchose en posant des questions ouvertes (on ne change pas l’avis de qqqun qui ne veut pas en changer) ;
chaque génération pense que la suivante se trompe et a un combat qui lui est propre ;
enfin à mon sens la question clé : à qui profite la bataille que tu t’apprêtes à mener => vouloir avoir raison à tout prix est rarement constructif. Si la réponse est personne, cela vaut peut-être le coup de mettre de l’eau dans son vin.
Pense au coût émotionnel que peuvent avoir certains échanges au regard des gains que tu peux réellement en tirer.
Rappelle-toi que les repas de famille sont censés être des moments de joie & de connexion. Comment remettre la fête à sa juste place ?
— Créer de l'Espace
Si les choses deviennent trop difficiles, il peut être nécessaire de prendre l’air. Cela peut signifier prendre un moment pour soi. Tu peux réécouter l’épisode 1 pour glaner quelques idées ou bien si tous les essais précédents font chou blanc, prendre de la distance physique, couper pour les liens pour un temps peut être une solution.
c) Rompre et réinventer les repas de famille
« J’aimerais vous parler de cette fêlure étrange , celle d’un espoir suspendu – parfois le temps d’une vie – que nous lègue la vie familiale en dépit de ses mille et un visages . Nous portons une attente infinie , celle d’être un jour accueillis par ceux qui nous ont fait venir au monde , au nom de l’amour ou du bonheur , du hasard ou de la responsabilité . Nous faisons très rarement le deuil de ce désir , y compris dans le traumatisme et la douleur , le regret et la colère. »
— Sophie Galabru
Dans les situations où le respect et la reconnaissance font définitivement défaut, il peut être nécessaire de rompre avec certaines traditions ou relations familiales toxiques.
Parfois, il est possible de se réinventer sa propre conception de la famille, en créant de nouvelles traditions avec des amis ou des membres de la famille qui partagent des valeurs et des attentes similaires.
Parfois aussi, le retrait déstabilise le système et lui permet d’évoluer. On peut aussi se retrouver plus tard.
Défi
Fais le bilan de ton dernier repas de famille en suivant le document proposé plus haut et décide comment tu veux que se passe la prochaine réunion.
Si tu me partages tes investigations, je te répondrai personnellement. De même, si tu bloques pour mettre en place des actions, je te donne volontiers un coup de main.
Réponds à ce message ou écris-moi à : helene@ladechiffreuse.com.
Je te souhaite (à nouveau) une excellente journée ou soirée & me réjouis de te lire !
Hélène
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Quel plaisir de lire ton mail et son contenu toujours si riche et pertinent. Et quelle surprise de voir ma petite newsletter citée en introduction ! 😊🙏